Marche consciente

Une définition qui englobe un ensemble de pratiques très utiles pour retrouver un mieux être dans la marche (moins d'efforts, plus de fluidité, et donc moins de tensions qui évitent bien des douleurs!), et vivre à chaque marche une nouvelle expérience.

La marche consciente telle qu'apportée, transmise par l'Ecole de la Marche, commence par accepter que nous pouvons tous ré-apprendre à marcher. Apprendre à respirer, et plus encore à utiliser le souffle et son énergie (et découvrir quelle différence existe entre les deux); apprendre à poser ses pieds sur la Terre avec douceur; apprendre à utiliser le geste juste pour lever une jambe, faire un transfert d'appui de l'une sur l'autre; apprendre à coordonner efficacement son bassin, son centre de gravité, son Hara dans une recherche toujours du mouvement le plus simple, naturel et économique possible. Apprendre à utiliser des bâtons de façon réellement efficace; apprendre à apprécier une descente par l'acquisition de nombreux petits "trucs" qui transforment cette partie de la randonnée souvent méprisée en un moment de joie infantile.

Et au delà de la conscience corporelle fondamentale, s'ajoutent d'autres enrichissements : l'utilisation du souffle donc, qui se coordonne au nombre de pas; le développement du bon usage du Hara pour améliorer son enracinement, son ancrage indispensable dans la marche (et dans la vie); l'utilisation du regard; la gestion du mental qui peut devenir le pire ennemi de nous même ou un incroyable porteur de ressources; la reliance avec l'environnement, la Nature mais aussi les personnes présentes autour de soi; la portée du Son et bien d'autre encore.

Tout ceci pour ouvrir de nouvelles fenêtres sur le simple acte de marcher, de randonner, de skier aussi. Qui offre de regarder différemment le connu, l'archi connu qui se trouve à côté de chez soi en merveilleux. Pour que chaque sortie devienne un instant magique, un cadeau, un présent... Un présent qui se trouve dans chaque instant présent!


Vivre l'ici et maintenant dans la marche.

Marche afghane

Edouard G Stiegler a été le premier à importer cette terminologie en Europe dans les années 80.


De retour d'une mission économique en Afghanistan sous l'égide de l'ONU, il rencontre les nomades caravaniers, apprend qu'il viennent de parcourir plus de 700 km avec pour seules haltes les bivouacs nocturnes et pourtant paraissent être en pleine forme et non pas éreintés. Il décide donc de les accompagner et ainsi, observe leur façon de synchroniser des temps de souffle très particuliers, en fonction du rythme des pas, qui leur permet de se régénérer au cours de leur marche.

De retour en Europe, il publie son livre phare en 1981 "La régénération par la marche afghane" (édition Trédaniel).


Edouard nous quitte en 1986, mais laisse derrière lui un enseignement de la marche qui se développe dans le monde entier.


L'Ecole de la Marche s'inscrit dans cette transmission des différentes rythmes respiratoires proposés par Stiegler, issu de ces chameliers nomades.

Le rythme de base, 3/3 ou 2/2 par exemple; le rythme avec rétention d'air poumons pleins et poumons vides 4/1 - 4/1 par exemple; le rythme avec expiration prolongée comme 4/6 - 4/6. Egalement des rythmes développés par Danilo Zanin, propres aux terrains de montagnes. Car autant les Afghans n'avaient pour terrain de jeux que les dunes des déserts, autant dans les Alpes par exemple il est rare de marcher des heures durant sur du plat (ou à peu près plat). ce pourquoi Danilo à testé et mis au point des rythmes adaptés à la montée, même raide, et à la descente, même technique. Ainsi, quelque soit la nature rencontrée, le lieu de stage ou de journée de découverte, il est tout à fait possible de développer les rythmes afghans naturels ou ceux adaptés.


Ces rythmes sont un support, et non pas la finalité. Ils permettent une concentration et une utilisation du mental, laissant ainsi les autres sens plus disponibles pour percevoir le subtil. Ils permettent d'oublier la notion de temps et d'espace et rendent ainsi de longues distances que nos pensées connotent immédiatement de fastidieuses et harassantes en... rien. En une expérience qui se vit alors au rythme du souffle et de la présence.


Ces rythmes permettent également une marche qui peut se muer en marche rapide, voir très rapide car quand ils sont en synergie entre le terrain, la personne et le moment, alors il arrive de se sentir véritablement porté par l'énergie.


Ils sont aussi puissamment régénérateurs car lors des temps de rétention d'air, il y a à chaque fois une micro pause pour certains organes respiratoires. Et lorsque ceci est multiplié par les nombres de fois où cela se met en place pendant une marche de plusieurs heures, il existe un véritable un repos de ceux-ci. Qui se ressent par moins de fatigue, plus de clarté d'esprit arrivé au terme de la sortie.